Peinture d’altitude

Ce matin dans la vallée, un feu d’artifice de couleur avait déjà ravi nos yeux. Le vert tendre des versants qui longent le sentier se mariait divinement avec le rose des rhododendrons encore en fleur dans cette vallée où le soleil ne réchauffe les pierres qu’en milieu de matinée.

Alors que la végétation avait du mal à nous accompagner dans cette longue ascension, les rocailles brunes sculptées par les eaux dessinaient devant nous les prémices de la toile finale.
Un dernier lacet, quelques pas incertains dans les névés encore accrochés à la pente et les eaux cristallines des lacs de Crupillousse surgissaient devant nous.

Étendues bleues bordées de cimes acérées, parsemées d’ivoire dans lesquelles gisent des lingots de pierres, la richesse des lieux dépasse celle des hommes.